ARTISTES
Lucie
Abdalian
PEINTRE
Visages
Née à Beyrouth, au Liban, Lucie Abdalian a connu au berceau les horreurs de la guerre, avec les bombes tombant sur la maison familiale. Après la tentative d’assassinat de son père, Zaven Abdalian, sa famille a choisi l’exil au Canada. Lucie avait 4 ans. A l’école arménienne de Montréal où elle a suivi sa scolarité, on parlait français, anglais et arménien.
Après des études musicales au Conservatoire de l’université Mac Gill de Montréal, Lucie poursuit sa formation de piano en Californie, à l’université de Santa Clarita. Mais elle sait déjà que la musique qu’elle travaille à longueur de journée ne correspond pas à ses aspirations. Touchée par un tableau de Goya, un portrait de femme, elle rêve de peindre et de dessiner. Alors elle met fin à ses études musicales et se lance dans le dessin. Elle accroche ses premières oeuvres partout chez elle. En les voyant, un ami lui conseille de se présenter à un concours d’art à San Francisco. Elle l’écoute et travaille dur pour ce concours, qu’elle gagne haut la main.
Désormais, elle va pouvoir laisser libre cours à ses talents artistiques…
Elle est encore très jeune, mais elle a le sentiment d’avoir beaucoup de choses à exprimer.
Car malgré son ignorance sur le génocide arménien, elle sent très tôt le poids d’un lourd secret familial. Elle apprendra plus tard que sa grand-mère, cette femme en colère, avec laquelle elle n’arrivait pas à tisser des liens d’affection, cachait un drame intime.
Aujourd’hui, Lucie Abdalian est devenue une artiste complète, qui partage sa vie entre New York et la Californie. Mais c’est surtout en Arménie, sa patrie, qu’elle vient régulièrement se ressourcer. Retrouver le calme, l’inspiration et la sérénité qui lui sont nécessaires pour créer. En hommage à ce pays qu’elle aime tant, elle s’est fait tatouer sur la clavicule une croix araméenne.
Loin des péripéties de son enfance, Lucie a reconstruit sa vie autour de l’art. Passionnée et curieuse, elle traduit ses émotions sur de nombreux supports et exploite à la fois les arts plastiques, la peinture, la photo et la vidéo. On reconnaît de loin ses visages d’adolescentes mélancoliques…Et quand Lucie peint les gens qu’elle rencontre, c’est un peu comme si elle s’appropriait leur âme. A travers leur regard et leur expression si particulière, Lucie Abdalian nous transmet toute leur humanité.